![]() |
| Feu, 24 x 19 cm, acrylique sur toile, 2015, © Guillaume Pinard |
“ La fête de la Saint-Jean, traditionnellement accompagnée de grands feux de joie, est la fête de Jean le Baptiste, le 24 juin. Elle est proche du solstice d'été dans l'hémisphère nord, qui a lieu le plus fréquemment le 21 juin. Le solstice d'été est fêté depuis longtemps. L'origine de cet événement est lié au culte du soleil. Les feux de solstices étaient à l'origine des fêtes païennes. L'Église catholique a ensuite christianisé la pratique païenne, selon sa politique traditionnelle. ” Wikipédia
En 2016, j'ai décidé de reproduire sur le mur de mon exposition Du Fennec au Sahara à la chapelle du Généteil à Château-Gontier ce petit tableau dans des dimensions monumentales.
Il y avait une signification ambivalente à allumer un feu dans une ancienne chapelle. Cette palpitation entre le vandalisme et le sacré me convenait. Je me demande au fond si cette peinture murale n'était pas un énorme vortex dans lequel toutes les œuvres présentées dans l'exposition devaient finir par s'abîmer.
Si mes présentations sont toujours fractionnées par de nombreux éléments, je n'aime pas pour autant laisser bâiller la porte.
Lorsque je réfléchis à l'accrochage d'une exposition, je prends toujours grand soin du " mur du fond ". Je n'entends pas strictement par " mur du fond " celui qui se trouve au bout de l'espace d'accrochage, mais un mur sur lequel toutes les germinations de la présentation vont s'agréger pour former une sorte d'alchimie, où l'expérience de la visite va aboutir et le regard du spectateur se métamorphoser.
J'imagine mes expositions comme des grottes préhistoriques (on sait que les hommes préhistoriques vivaient sur le seuil des cavernes, réservant " le mur du fond " aux rituels chamaniques). Mon problème consiste donc en grande part à transformer le visiteur pour qu'il passe de la danse à la transe, que son chemin l'oblige à ralentir le pas et à lever la tête.
Je veux qu'il quitte la rue pour faire l'expérience d'une modification.
Il arrive par moment que cette expérience aille au-delà de mes espérances.


