![]() |
| La diligence, 70 x 50 cm, acrylique sur toile, 2015, © Guillaume Pinard |
Après avoir choisi mon titre, j'ai - comme à l'accoutumé - essayé d'exhausser la promesse que j'avais formulée.
J'ai commencé par peindre une carriole au milieu d'un fond rose sable, une carriole abandonnée dans un désert. Un esprit canin s'est alors manifesté et la carriole est devenue le visage de son intériorité, grâce à laquelle l'esprit du chien a trouvé son mobile, le véhicule de son désir, par quoi il a conçu un os à désirer.
Ce tableau révèle ma tendance à l'animisme. Peindre ou dessiner, former des êtres n'est pas chez moi dépourvu de magie, du besoin d'entretenir une relation avec des êtres humains ou inhumains. Tout me regarde et je veux, motif après motif, pouvoir être absorbé par ce regard. La peinture est un bon outil pour remarier des éléments que la pensée a séparé. Si je demande aux spectateurs de mes expositions de relier des éléments distincts, c'est parce que je crois qu'une seule énergie relie tous les êtres animés ou inanimés ; une énergie qui ne m'appartient pas en propre, mais dont je souhaite être le modeste témoin.
