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| La disparition, 24 x 19 cm, acrylique sur toile, 2015, collection privée © Guillaume Pinard |
Le samedi 30 mai 2015, je peins une petite fille qui semble poser pour moi dans l'allée d'une grande propriété. C'est en tout cas comme ça que je me formule ce travail improvisé directement sur la toile. La peinture est chargée de l'influence d'Edward Munch que je regarde beaucoup à cette époque.
Un mois plus tard, le lundi 29 juin 2015, je décide de reprendre cette peinture qui ne me satisfait pas. Je garde la construction générale du tableau, mais je change les couleurs de l'allée et de la robe. J'ajoute aussi un encadrement orange.
Le lundi 24 décembre 2015, je réalise que la deuxième version a éteint l'énergie de la première sans proposer quelque chose de supérieur. Je décide donc de reprendre encore la peinture pour la conduire dans une autre direction. Je retire les chaussures de la fillette et je la plonge dans un fond atmosphérique.
Le 28 décembre 2015, je ne suis toujours pas satisfait de cette peinture. Je ne veux pas me débarrasser de cette figure sans savoir quoi en faire. Je tente encore autre chose. La petite fille ne change pas de pose, mais sa robe devient rouge et je la place dans ce que suppose être un jardin public. Je repense d'ailleurs à une sculpture aperçue dans Le Jardin du Champ de Juillet à Limoges quelques mois auparavant.
Trois jours plus tard, le jeudi 31 décembre 2015, consterné par la pauvreté de cette nouvelle version, je fais déferler une vague verte sur l'ensemble du tableau. En se retirant, la marée emporte le corps de mon modèle. Ce sera la dernière étape.
Puisqu'une petite fille a vécu huit mois à la surface du tableau et que son empreinte continue d'apparaître sous la plage, je décide d'évoquer sa présence en intitulant le tableau : La disparition.
Je ne peux pas voir cette peinture sans penser à l'enfant que la dernière couche recouvre.